Le château féodal, pratiquement inaccessible au sud et à l’ouest, est isolé de la cité fortifiée elle-même par des escarpements naturels qui ont été renforcés : fossé taillé dans le basalte à l’est, rampe d’accès au nord, murs-courtines flanqués de deux tours en demi-cercles et d’un bastion rectangulaire à meurtrière plongeantes. Ces trois derniers ouvrages sont indépendants, simplement accolés à la forteresse polygonale. Dans ce dispositif on remarque une brèche : un pan de mur a glissé vers le bas, découvrant la coupole de ce qui a dû être une ancienne citerne a la base d’une tour ronde. Plus à l’est, entre les deux demi-tours arrondies, on remarque aussi que l’assise du mur est exclusivement formée de gros blocs de pierres sèches de couleur beige et paraît donc bien antérieur au creusement du fossé dans le basalte bleu-noir, dont les déblais ont été employés postérieurement, sous forme de pierres sombres disséminées plus haut ou plus loin dans les murailles. Cette assise de pierres sèches n’est-elle pas le reste d’un mur de l’oppidum des premiers siècles ?
Au bout de la rampe d’accès qui longe le château, à droite en sortant de l’église, se trouve une plateforme qui formait chicane ou barbacane. C’est là, en effet, face au ravin, « Le Moulinval », qu’une porte et une poterne, plusieurs fois remaniées, ouvrent sur la première cour du château proprement dit. Cette cour inférieure, très pentue, est commandée par l’enceinte de la cour supérieure à laquelle une porte ogivale donne accès. Le haut logis seigneurial occupait autrefois, au midi et à l’est, une bonne partie de l’actuelle esplanade. On observera que l’entrée de la chapelle romane s’effectuait indépendamment de la cour basse. Elle formait, avec le donjon, un dernier réduit défensif, notamment en cas d’attaque par la montagne. Des fouilles archéologiques entreprises il y a plusieurs années ont confirmé l’ancienneté de l’habitation du site.
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